Quand on veut, on peut ?
Idées reçues sur les personnes en emploi peu qualifié
La réforme de la formation professionnelle de 2018 consacre « la liberté de choisir son avenir professionnel » en enjoignant notamment les salariés en emploi peu qualifié à devenir les acteurs de leur parcours. Car c’est bien connu : quand on veut, on peut !
Mais a-t-on vraiment conscience de ce que cela représente ? Des aides à domicile, agents d’entretien, opérateurs de tris de déchets, ouvriers d’abattoirs, etc., on attend qu’ils soient comptables de leur travail, entrepreneurs de leur vie professionnelle, responsables de leur parcours, capables de rebondir, de passer d’un emploi à l’autre, voire d’un métier à l’autre. Comment l’agir est-il possible pour réclamer des conditions de travail décentes, construire un parcours qui a de la valeur, éviter la précarité, se former… ?
Les idées reçues sont légion à ce sujet. Les autrices et auteurs réunis dans cet ouvrage dressent un état des lieux documenté et actualisé de ces préjugés qui ne résistent guère à l’épreuve des faits.
Jean-Paul Cadet est gestionnaire et ingénieur de recherche au Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) au sein du département Travail, Emploi, Professionnalisation (DTEP).
Josiane Vero est économiste, ingénieure de recherche au Céreq au sein du Département Formation et Certification (DFC) et chercheuse associée à Aix-Marseille Université, CNRS, LEST, Aix-en-Provence.
Ont collaboré à cet ouvrage : Alexandra d’Agostino, Laurence Baraldi, Thierry Berthet, Vanessa di Paola, Christine Durieux, Assâad El Akremi, Cyrille Ferraton, Christophe Guitton, Ekaterina Melnik-Olive, Stéphane Michun, Stéphanie Moullet, Emmanuel Quenson, Alexie Robert, Arthur Félix W. Sawadogo, Michaël Segon, Jean-Claude Sigot, Camille Stephanus.
Réalisé avec le soutien du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) et de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) au titre du projet SQUAPIN ANR-18-CE 26-0021.
Sommaire
Introduction (Jean-Paul Cadet et Josiane Vero)
L’emploi peu qualifié n’a pas changé en 20 ans
« L’emploi peu qualifié, c’est l’emploi ouvrier. » (Alexie Robert et Josiane Vero)
« Les emplois peu qualifiés sont occupés par des personnes sans qualification. » (Vanessa di Paola et Stéphanie Moullet)
« Les jeunes salariés en emploi peu qualifié sont toujours les premières victimes des crises. » (Alexie Robert et Arthur Félix W. Sawadogo)
Les deux visages de la crise : les peu qualifiés toujours en difficulté, les cadres sous pression. (Ekaterina Melnik-Olive)
« La robotisation divise en deux pôles l’emploi et la société française. » (Alexie Robert et Josiane Vero)
Bien faire son travail : une question de volonté et de respect des procédures
« Les déménageurs ne font que porter des cartons. » (Michaël Segon)
« Les personnes en emploi peu qualifié sont de simples exécutants. » (Cyrille Ferraton et Stéphane Michun)
« Trier des déchets, ce n’est qu’un sale boulot ! » (Alexandra d’Agostino et Jean-Paul Cadet)
« La formation ne sert à rien pour exercer un emploi peu qualifié. » (Cyrille Ferraton et Emmanuel Quenson)
« La pénibilité du travail dans les abattoirs n’est plus ce qu’elle était. » (Christine Durieux et Christophe Guitton)
On reste dans l’emploi peu qualifié par manque d’ambition
« Les salariés en emploi peu qualifié n’ont pas d’ambitions. » (Camille Stephanus et Josiane Vero)
« Le profil type du salarié qui veut se reconvertir, c’est le cadre en quête de sens. » (Camille Stephanus et Josiane Vero)
« Aujourd’hui, il suffit de le vouloir pour se former ! » (Assâad El Akremi)
Déterminants individuels et collectifs du rapport à la formation : quel indicateur synthétique ? (Christophe Guitton)
« On peut tous changer de métier si on le veut. » (Camille Stephanus et Josiane Vero)
« L’aide à domicile ce n’est pas pour la vie. » (Stéphane Michun et Cyrille Ferraton)
« Le temps libéré durant la crise sanitaire a favorisé l’accès à la formation pour les salariés. » (Ekaterina Melnik-Olive)
Développer le pouvoir d’agir : n’y a-t-il rien à faire ?
« L’Europe sociale protège les travailleurs. » (Christophe Guitton)
« La politique de l’emploi accompagne les moins qualifiés dans la prise en charge de leur vie professionnelle. » (Christophe Guitton)
« Les salariés les moins qualifiés peuvent se former et évoluer grâce aux branches professionnelles. » (Laurence Baraldi, Christine Durieux et Christophe Guitton)
« Les travailleur·euses immigré·es précaires sont trop vulnérables pour s’organiser. » (Alexandra d’Agostino et Jean-Paul Cadet)
Annexes
L’enquête Génération (Alexie Robert et Arthur Félix W. Sawadogo)
Les enquêtes Defis et Impact (Jean-Claude Sigot)
L’enquête Squapin auprès des acteurs nationaux et européens (Thierry Berthet, Christophe Guitton et Josiane Vero)
Les enquêtes Squapin dans quatre secteurs (Jean-Paul Cadet)
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