ACTUALITÉ

Posté le 17 juin 2025

Mois des fiertés

La fierté LGBTIQ+ c’est toute l’année ! Mais le mois de juin, comme chaque année, permet de redonner un peu plus de visibilité à des livres importants sur le sujet.

Intersexes : du pouvoir médical à l’autodétermination
de Michal Raz, avec la collaboration de Loé Petit (voir la fiche du livre ICI)

Souvent présentée sous le signe d’un troisième sexe alimentant l’imaginaire de l’hermaphrodite, l’intersexuation a longtemps été de l’unique ressort de la médecine qui s’arrogeait l’autorité de dire « le vrai sexe » et intervenait en conséquence. Mais, depuis quelques décennies, des témoignages se font jour, révélant les violences physiques et psychiques subies par ces enfants et ces adolescent·es dont on a voulu conformer le corps à l’image binaire du sexe, effaçant par là même leur existence corporelle, légale et culturelle.
Cet ouvrage cherche à ouvrir le débat, à compléter et enrichir les recherches actuelles. Il aborde l’histoire de la médicalisation des personnes intersexes, les conséquences du paradigme interventionniste sur les individus et leurs mobilisations collectives à l’origine d’évolutions des institutions nationales et internationales sur le sujet.
Au travers également de témoignages, Michal Raz montre la nécessité d’un changement de paradigme sur la binarité des sexes, sur le genre et la sexualité pour permettre de considérer l’intersexuation non pas comme une anomalie à réparer, mais comme une variation du corps parmi d’autres.

Transidentités et transitudes. Se défaire des idées reçues
de Karine Espineira et Maud-Yeuse Thomas (voir la fiche complète ICI)

Si la transidentité n’est pas un fait nouveau, les franchissements de genre suscitent toujours préjugés, brutalités, théories et pressions sur les existences des personnes concernées. Car les transidentités, appréhendées par le concept d’identité de genre ou sous l’idée d’expériences de vie trans, réinterrogent l’analogie « naissance = assignation » et questionnent la construction sociale de la binarité. Pour cela, et à cause d’une légitimation de la transphobie dans le débat public, les personnes trans font face à de nombreuses violences et à une dégradation de leurs droits.
Déconstruire les idées reçues autour de la transidentité apparaît aujourd’hui plus que nécessaire pour contrer ces discours haineux, sortir de l’instrumentalisation, valoriser les mouvements de lutte des personnes concernées et donner à voir des transitions plurielles.

Identités lesbiennes. En finir avec les idées reçues
de Stéphanie Arc (voir la fiche du livre ICI)

« On les reconnaît facilement », « Entre femmes, ce n’est pas vraiment du sexe », « C’est de naissance », « Elles n’ont pas trouvé le bon »… Qu’on les entende dans un film grand public ou une « blague » à la machine à café, de la part d’un·e proche ou d’un·e collègue de travail, les idées reçues sur les lesbiennes sont familières à tou·te·s. Preuve qu’elles sont bien ancrées dans les mentalités. Sous leur apparence anodine, elles dessinent un portrait caricatural et stigmatisant de ces femmes qui transgressent et subvertissent les normes du système hétérosexiste. Au-delà des injonctions sociales et du prêt-à-penser, cet ouvrage déconstruit les représentations du lesbianisme en mettant au jour les mécanismes de domination qui les sous-tendent. Et il montre que les identités lesbiennes, trop souvent invisibilisées et minorisées, sont au contraire infiniment plurielles et inattendues.

Écrire à l’encre violette. Littératures lesbiennes en France de 1900 à nos jours
de Aurore Turbiau, Alex Lachkar, Camille Islert, Manon Berthier et Alexandre Antolin (voir la fiche du livre ICI)

Après des siècles d’un silence quasi-entier, plusieurs œuvres ouvertement lesbiennes sont publiées au tout début du XXe siècle. Depuis lors, des années folles à l’après-guerre, de l’histoire militante des années 1970 à la naissance de l’édition spécialisée, jusqu’à l’effervescence du début du XXIe siècle, ce sont des centaines de textes qui disent et théorisent leur existence. Parcourant tous les genres, ils mettent en scène le lesbianisme, nomment et nourrissent une culture partagée, en réactivent la mémoire et les noms. Né du constat d’une mémoire immense, mais enterrée, éclatée et négligée, Écrire à l’encre violette souhaite rendre compte de l’ampleur de ce dialogue lesbien : il intègre et modifie le cadre de la littérature, ouvre d’autres perspectives en bousculant ses normes.

Posté le 21 février 2022

Rencontres avec les autrices du livre Transidentités et transitudes

– Karine Espineira organise et participera au colloque international du Legs (Laboratoire d’études de genre et de sexualité) du 17 au 19 octobre 2022, intitulé « Ce que les savoirs trans font aux études de genre » :

Depuis les années 1990 se sont développées, d’abord en anglais, puis dans d’autres langues, des études trans. Ce nouveau champ de recherche s’inscrit dans l’histoire des études de genre tout en les interrogeant. Il naît en rupture avec le concept médical de genre, qui a pathologisé le « transsexualisme » ; mais il bouscule aussi les études féministes : en effet, il remet en cause le partage entre les sexes, et donc l’évidence du sujet « femme ». Le moteur de ce renouvellement, ce sont au premier chef des personnes trans, et donc des savoirs trans, dans mais aussi hors de l’Université.
Notre colloque en propose un état des lieux depuis la France, mais dans une ouverture internationale – en trois langues (français, anglais et espagnol). Il s’agit de participer à la reconnaissance des études trans en soulignant leur contribution aux études de genre avec le soutien de la première UMR consacrée à celles-ci, le LEGS. Il s’ouvre à un moment où la « question trans » devient un enjeu politique majeur dans de nombreux pays. Les participant.es présenteront ainsi une forme d’intervention collective des savoirs trans dans ces batailles qui d’ordinaire les ignorent.

Pour se tenir informé·es, voir le site du Legs avec les infos pratiques ICI.

Retrouvez une définition de « savoirs trans » par Karine Espineira, faite dans le cadre du projet collectif L’abécédaire des savoirs (Kôdô, La savante et le politique, le club de Mediapart), en cliquant ICI.

 

 

 

 

Posté le 23 novembre 2021

Sélection pour lutter contre le sexisme

Cette semaine, nous vous proposons quelques ouvrages en écho à la publication du rapport du HCE sur le sexisme :

Féminismes : 150 ans d’idées reçues, de Christine Bard

S’il est un terreau fertile pour les idées reçues, c’est bien le féminisme et son histoire. Préjugés innocents ou délibérément antiféministes, ces idées reçues ont la vie dure et nourrissent les malentendus et les attaques qui impactent les luttes et les disqualifient.
Des suffragettes à Nous toutes, en passant par l’incontournable MLF, ce livre dévoile des combats passionnés et passionnants, au cœur de controverses essentielles dans le débat public. Les divergences politiques et philosophiques traversant également les mouvements féministes, l’autrice entre dans le vif des querelles pour en expliciter le sens. Qu’il s’agisse de la laïcité, de la parité, de l’écologie, des normes corporelles, de la révolution sexuelle ou encore de l’écriture inclusive, des féminismes pluriels apportent des réponses plurielles, présentées ici avec nuance et pédagogie.

Voir la fiche du livre ICI.

Transidentités et transitudes, de Karine Espineira et Maud-Yeuse Thomas

Si la transidentité n’est pas un fait nouveau, les franchissements de genre suscitent toujours préjugés, brutalités, théories et pressions sur les existences des personnes concernées. Lorsque l’on évoque les transidentités, des questions viennent ainsi inéluctablement : comment un homme pourrait-il devenir une femme ? Une femme, un homme ? Ces formulations ont-elles un sens ? Pour qui et pourquoi ? Une autre question surgit : quel est le sens du mot devenir ? Car les transidentités, appréhendées par le concept d’identité de genre ou sous l’idée d’expériences de vie trans, réinterrogent l’analogie « naissance = assignation ».
C’est tout l’enjeu de cet ouvrage que de montrer que les transitions sont plurielles et bien plus complexes qu’un passage sans retour d’un point A à un point B, que le verbe « devenir » doit être pris au sens fort de « devenir enfin la personne que l’on est ». Être trans est ainsi une expérience du monde qui questionne la construction sociale qu’est la binarité.
On ne naît pas, on devient…

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Questions de genre, de Perrine Lachenal

Le « genre » véhicule peurs et fantasmes. Mal connu, le mot est employé à tort et à travers et instrumentalisé politiquement, ce qui réduit généralement les débats à un florilège d’idées reçues. Il serait ainsi une « mode américaine », une « lubie de féministes » ou encore une « théorie fumeuse », voire dangereuse, cherchant à nier les différences entre les femmes et les hommes et à s’immiscer dans les salles de classe et les têtes des enfants… Face à tant de confusion, il est fondamental d’apporter un éclairage sur ce que le genre est, et sur ce qu’il n’est pas. Car le genre est un concept bien précis et tout à fait sérieux.
Les études sur le genre constituent en France un champ de recherche florissant et dynamique, au sein duquel sont analysées des questions fondamentales portant sur des sujets aussi variés que le travail, la santé, le langage, la violence, la sexualité ou encore le sport, la famille, la religion, etc.
C’est précisément pour cela qu’il est essentiel de rendre les réflexions sur le genre accessibles au plus grand nombre, au-delà du milieu universitaire où elles sont encore trop souvent confinées.

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Vers une société du care, de Caroline Ibos, Aurélie Damamme, Pascale Molinier et Patricia Paperman

Difficilement traduisibles en français, apparemment « importées » des États-Unis, les éthiques du care répondent à une préoccupation de plus en plus prégnante dans notre société, celle du soin, au sens ordinaire et non médicalisé du mot.
Or, si le care est largement étudié outre-Atlantique, il a fait l’objet de peu de publications en France jusqu’à présent, alors même qu’un vrai travail interdisciplinaire a été mené par les chercheurs et chercheuses françaises (philosophes, socio­logues, psychologues, politistes, etc.). Le rayonnement de ces ­travaux au niveau international faisant d’ailleurs que l’on parle ­désormais d’« école française du care ».
La perspective du care, encore peu connue, est un enjeu majeur de notre monde commun. Les autrices cherchent ici à en montrer les multiples aspects afin que chacun puisse en percevoir les contours pour, in fine, y prendre sa part.

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Posté le 23 janvier 2020

Focus sur les transidentités

Cette semaine, à la suite des attaques contre le Planning familial, nous vous proposons deux ouvrages essentiels pour mieux comprendre la transidentité :

Transidentités et transitudes : se défaire des idées reçues, de Karine Espineira et Maud-Yeuse Thomas

Si la transidentité n’est pas un fait nouveau, les franchissements de genre suscitent toujours préjugés, brutalités, théories et pressions sur les existences des personnes concernées. Lorsque l’on évoque les transidentités, des questions viennent ainsi inéluctablement : comment un homme pourrait-il devenir une femme ? Une femme, un homme ? Ces formulations ont-elles un sens ? Pour qui et pourquoi ? Une autre question surgit : quel est le sens du mot devenir ? Car les transidentités, appréhendées par le concept d’identité de genre ou sous l’idée d’expériences de vie trans, réinterrogent l’analogie « naissance = assignation ».
C’est tout l’enjeu de cet ouvrage que de montrer que les transitions sont plurielles et bien plus complexes qu’un passage sans retour d’un point A à un point B, que le verbe « devenir » doit être pris au sens fort de « devenir enfin la personne que l’on est ». Être trans est ainsi une expérience du monde qui questionne la construction sociale qu’est la binarité.
On ne naît pas, on devient…

Voir la fiche du livre ICI.

 

Sociologie des transidentités, dArnaud Alessandrin

Les figures trans sont partout. Dans les clips, la mode, les séries, les faits divers… Pourtant, cette visibilité ne s’accompagne pas toujours d’une plus grande acceptation. Tour à tour caricaturé, psychiatrisé, dans le meilleur des cas ignoré, dans le pire rejeté, le fait transidentitaire pose problème. A l’image de l’homosexualité, les peurs et les tabous demeurent.
C’est sur la base de ce constat que ce livre propose un bilan des savoirs sur « les » questions trans, en insistant sur les différents fronts, de l’espace médical à l’espace social, en passant par les arènes juridiques et scientifiques. Laissant de côté la question du « pourquoi » (« pourquoi est-on trans ? » ou « pourquoi le devient-on ? »), l’auteur s’intéresse à la question du « comment » et des logiques sociales à l’œuvre dans les controverses transidentitaires.

Voir la fiche du livre ICI.

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